La performance pour une eau d’excellente qualité en quantité suffisante

Le SEDIF possède 3 usines principales : Neuilly-sur-Marne pour la Marne, Choisy-le-Roi pour la Seine, Méry-sur-Oise pour l’Oise. Elles fournissent l’essentiel de la production (97%). Pour rendre potables les eaux "de surface" (venues des cours d'eau), des traitements complexes sont nécessaires. C'est pourquoi le SEDIF met en œuvre le principe des barrières multiples. Interconnectées, ces 3 usines peuvent également se secourir mutuellement et peuvent aussi contribuer, si nécessaire, au secours des distributeurs d’eau voisins.

La conception des infrastructures, leur modernisation et leur fiabilisation constantes garantissent en toutes circonstances la continuité du service.

Le SEDIF compte également 4 usines à puits pour le secours ponctuel, en complément des usines principales : les usines d’Arvigny (Savigny-le-Temple), d'Aulnay-sous-Bois, de Neuilly-sur-Seine et de Seine-Port exploitent des forages dans les nappes du Champigny, de l’Albien et de l’Yprésien et assurent un traitement adapté des eaux souterraines (déferrisation et désinfection par chloration).

L'usine Edmond Pépin de Choisy-le-Roi

Une usine en perpétuelle évolution

Les origines de l’usine Edmond Pépin à Choisy-le-Roi remontent à 1861 lorsqu’une petite « pompe à feu » est installée en bord de Seine pour pomper et distribuer l’eau. À partir de la fin du XIXe siècle, des filtres lents sont installés pour filtrer l’eau, une première du genre en France. L’usine n’aura de cesse de se moderniser au fil du temps.

Dans les années 1960, la filtration rapide remplace les filtres lents et l’unité d’ozonation est mise en service. Dans les années 1980, la filière de traitement est complétée par une étape de filtration sur charbon actif en grains. En 2012, toujours pour améliorer l’efficacité de la filière, une étape de traitement aux ultraviolets est mise en service. Connu depuis plusieurs années, ce procédé n’avait jamais été utilisé en France dans des usines d’une dimension équivalente à celle de Choisy-le-Roi (superficie de 16 ha).

Capacité maximale : 600 millions de litres/jour
Production moyenne : 289 millions de litres/jour
Population concernée : 1,4 million d’habitants

  • 4 décanteurs
  • 53 filtres à sable
  • 8 cuves d’ozonation
  • 16 ozoneurs
  • 12 filtres à charbon
  • 12 réacteurs UV
Vue aérienne de l'usine de Choisy et de la Seine
Vue par drone de l'usine de Choisy-le-Roi en 2021.
L'usine de Méry-sur-Oise

Une usine, deux filières autonomes

L’usine de Méry-sur-Oise, datant du début du XXe siècle, entre au patrimoine du SEDIF à la création de ce dernier en 1923. Équipée dans les années 1960 d’une filière biologique, elle est ensuite dotée du bassin de stockage Ségur où l’eau brute décante naturellement avant d’entrer dans l’usine. Puis, face à la croissance démographique, le SEDIF décide d’augmenter la capacité de l’usine avec une seconde filière de traitement et un procédé novateur, la nanofiltration, mise en service en 1999.

Capacité maximale : 340 millions de litres/jour
Production moyenne : 157 millions de litres/jour
Population concernée : 880 000 habitants

Bassin de storage "Ségur" : 370 millions de litres

Filière conventionnelle :

  • 3 floculateurs décanteurs
  • 12 filtres à sable
  • 5 ozoneurs
  • 12 filtres à charbon
  • 3 réacteurs UV

Filière membranaire :

  • 8 cuves de floculation décantation
  • 2 décanteurs lamellaires
  • 3 ozoneurs
  • 10 filtres bicouche
  • 8 préfiltres
  • 340 000 m² de membranes de nanofiltration
  • 8 tours de dégazage
  • 5 réacteurs UV
Vue aérienne de l'usine de Méry-sur-Oise et d l'Oise
Vue par drone de l'usine de Méry-sur-Oise en 2023.
L'usine de Neuilly-sur-Marne

Une usine à cheval sur deux rives

L’origine de l’usine de Neuilly-sur-Marne remonte à 1896 lorsqu’une 1re installation de filtration lente est achevée sur la rive droite de la Marne. 1965 marque l’année de sa 1re modernisation. Pour satisfaire des besoins croissants et faire face à l’augmentation de la pollution de la ressource, une extension des bâtiments est décidée sur la rive gauche de la Marne, à Noisy-le-Grand. Un pont-aqueduc relie les deux côtés de l’usine qui couvre aujourd’hui 25 hectares.

L’introduction de l’ozone, puissant bactéricide et virucide, en 1974, la mise en place de la chloration en fin de traitement en 1986, l’ajout d’un décanteur lamellaire aux décanteurs classiques permettant une décantation rapide en 1991, l’insertion d’une étape d’affinage de filtration sur charbon actif en grains en 1993 ainsi que la mise en service de la désinfection par rayons ultraviolets en 2010 parachèvent la modernisation de la filière biologique de l’usine.

Capacité maximale : 600 millions de litres/jour
Production moyenne : 310 millions de litres/jour
Population concernée : 1,7 million habitants

  • 5 décanteurs dont un décanteur lamellaire
  • 42 filtres à sable
  • 6 filtres bicouches
  • 12 filtres à charbon
  • 5 ozoneurs
  • 12 réacteurs UV
Usine de Neuilly-sur-Marne
Usine de Neuilly-sur-Marne.
Les usines à puits

Afin d’assurer l’approvisionnement en eau potable en cas de crise majeure (arrêt simultané du fonctionnement des trois usines de production, pollution de longue durée d’au moins deux rivières…), le SEDIF dispose de quatre usines traitant des ressources souterraines, dénommées usines à puits. Ces usines puisent leur eau dans les nappes protégées de l’Albien et de l’Yprésien ainsi que dans la nappe des calcaires de Champigny. Elles contribuent à garantir un volume dit « d’ultime secours » de 10 litres d’eau par jour et par habitant, en cas de crise majeure.

Deux usines à puits, à Aulnay-sous-Bois (rénovée en 2016) et à Neuilly-sur-Seine prélèvent de l’eau dans les nappes profondes du Bassin Parisien. Les forages dans la nappe des calcaires de Champigny (70 m de profondeur) alimentent l’usine de production d’Arvigny (à Savigny-le-Temple, en Seine-et-Marne). Cette dernière a intégré le patrimoine du Syndicat début 2013  avec une production de crise pouvant aller jusqu’à 50.000 m³/jour. Elle alimente en temps normal quelques communes du sud du SEDIF (environ 80 000 personnes) à son débit minimum.

Les stations de pompage & de chloration

Les stations de pompage

Le territoire du SEDIF est constitué de zones géographiques aux altitudes variées (de +30 m au-dessus du niveau de la mer, le long des rivières notamment, à plus de 200 m).

L’eau est une première fois pompée ou « élevée » en sortie des usines de production, pour desservir les zones les plus basses dites de première élévation. Pour alimenter toutes les zones du territoire quelle qu’en soit la topographie, le réseau de distribution est équipé de 42 stations de pompage dimensionnées pour pouvoir assurer les pointes de consommation et se secourir mutuellement :

 

  • 36 stations de relèvement alimentant des réservoirs de deuxième ou troisième élévation refoulant l’eau dans le réseau pour assurer une pression satisfaisante au robinet, permettent d’assurer la distribution de l’eau dans les meilleures conditions techniques et économiques.
  • 4 stations de surpression assurent une pression suffisante dans les réseaux qui ne sont pas en équilibre avec un ou des réservoirs.

 

Enfin, dans sa pratique de sécurisation des installations, le SEDIF a choisi de privilégier l’interconnexion de ses 3 grandes usines principales. Pour cela, le SEDIF dispose de 2 stations de transfert - à Joinville-le-Pont (94) et à Villetaneuse (93) - permettant des échanges d’eau traitée entre secteurs.

Station Joinville
La station de transfert de Joinville-le-Pont rénovée (2023).

Les stations de chloration

Utilisé à faible dose comme désinfectant de l’eau potable, le chlore prévient notamment le risque de développement des bactéries en distribution.

Le taux de chlore injecté en sortie d’usine de production décroit pendant son transport jusqu’aux robinets des usagers. C’est pourquoi le SEDIF a réparti 45 installations de chloration sur son réseau, permettant ainsi d’ajuster le résiduel de chlore de façon homogène le long de son parcours et garantir la qualité sanitaire sans trop chlorer en sortie d’usine.

Les réservoirs

La régularité et la sécurité de l’alimentation sont aussi garanties par le stockage de l’eau dans des réservoirs, enterrés ou surélevés (châteaux d'eau), installés majoritairement sur les parties hautes du territoire du SEDIF pour :

  • la mise en en pression continue de l’eau distribuée quelles que soient les variations de la demande ;
  • la satisfaction immédiate des besoins d’urgence (pics de consommation, incendies).

Le SEDIF dispose pour cela de 76 réservoirs d’une capacité totale de d’une journée moyenne de production. Ils assurent la régulation entre la production et la demande en eau de consommation, fortement variable selon les heures et contribuent à la sécurité d’approvisionnement.

Vue aérienne des 9 réservoirs de Villejuif
Les réservoirs de Villejuif, appelés "flûtes".
Le réseau : canalisations, branchements et interconnexions

Le SEDIF possède près de 8000 km de canalisations, permettant le transport et la distribution de l’eau :

  • les canalisations de transport, de diamètre strictement supérieur à 300mm, représentent un linéaire de près de 800 km. Elles assurent l’acheminement de l’eau des usines de production vers les différents ouvrages, en vue de sa distribution.
  • les canalisations de distribution, de diamètre inférieur ou égal à 300mm, représentent un linéaire de 7200km.

Elles permettent de distribuer l’eau aux 4 millions d’usagers du territoire.

Le réseau est fortement maillé, de façon à ce que la rupture accidentelle d’une canalisation ne compromette pas la continuité du service. Afin de détecter au plus tôt les fuites, il est équipé de 1750 capteurs Rés’Echo et 216 sondes qualité multi paramètres contribuent à la surveillance du réseau et assurent la traçabilité de l’eau. Le rendement du réseau s’élève à 90,44 % en 2022.

Le patrimoine « réseau » comprend également près de 530 000 branchements. Le réseau du SEDIF est connecté à l’échelle régionale par l’intermédiaire de 73 interconnexions permettant un secours mutuel entre autorités organisatrices voisines.