« Vers une eau pure » : le projet du SEDIF conforté par le ministère de la Santé et de la Prévention

Dernière mise à jour :  mardi 7 mars 2023
Membranes de nanofiltration Usine de Méry
Les membranes de nanofiltration installées depuis 1999 à l'usine de Méry-sur-Oise (Val-d'Oise).

Le projet d’insertion de filière membranaire haute performance au sein des usines de production d’eau potable du Syndicat des Eaux d’Île-de-France (SEDIF) a fait l’objet, en octobre dernier, d’une question écrite – remplie de contrevérités - de la députée LFI du Val-de-Marne Clémence Guetté. Dans sa réponse publiée au Journal officiel le 21 février 2023, la ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé a conforté le choix du SEDIF d’améliorer et de sécuriser l’eau du robinet dans un objectif de santé publique.

Depuis sa création il y a 100 ans, en 1923, les priorités du SEDIF sont la sécurité des approvisionnements, la santé des usagers, la qualité de l’eau potable et le service rendu. Son projet "Vers une eau pure, sans calcaire et sans chlore" prévoit d’intégrer au sein des 3 usines (Choisy-le-Roi, Neuilly-sur-Marne, Méry-sur-Oise) une filière membranaire haute performance. Elle permettra au Service public de l’eau de retenir un maximum de micropolluants, de perturbateurs endocriniens et de résidus médicamenteux, en appliquant les principes constitutionnels de prévention et de précaution.

 

Au-delà du respect de la réglementation, obligation assurée par les usines du SEDIF, les progrès scientifiques amènent à caractériser la présence et la nocivité de nouveaux micropolluants dans l’eau prélevée pour produire l’eau potable. Les récentes révélations du journal Le Monde autour des « polluants éternels » (les PFAS notamment), en sont une illustration supplémentaire, comme la problématique des pesticides en général.

 

Le Syndicat, plus grand service public d’eau potable en France, ne peut que constater la présence de micropolluants dans les eaux dites « de surface » (fleuves, rivières), avant leur traitement. Sa responsabilité est de fournir une eau saine à ses usagers, les actions préventives étant lentes à produire leurs effets, il a décidé d’agir en implantant certes, une étape curative supplémentaire, mais qui permettra de retirer une grande partie de cette contamination de l’eau produite.

La réponse du ministère

Dans sa réponse à la question écrite, le ministère rappelle également que « le procédé d’osmose inverse est autorisé par la circulaire n° 2000/166 du 28 mars 2000 relative aux procédés et produits de traitement des eaux destinées à la consommation humaine (EDCH). Ce procédé de rétention permet l’élimination importante de micropolluants organiques, sans recours à un processus de transformation à l’origine de formation de nouvelle substance ».

 

Le Service public de l’eau a pour ambition, non seulement d’être parmi les précurseurs de l’application des réglementations transposant la directive européenne « Eau potable » du 16 décembre 2020, mais aussi de les anticiper pour préserver la santé actuelle et future de ses millions d’usagers.

 

Cette technologie permettra également de réduire fortement la teneur en calcaire de l’eau distribuée. Cela se traduit sur les appareils électroménagers des usagers, par une diminution de la consommation de détergents et de filtres individuels, une meilleure performance énergétique et une durée de vie rallongée – espaçant les besoins de remplacement grâce à la distribution d’une eau douce. Enfin, la filière membranaire haute performance limitera aussi le goût de chlore souvent reproché à l’eau du robinet.

 

Le ministère mentionne à ce sujet la création par le SEDIF d’un groupe d’expert « Eau sans chlore » depuis 3 ans, regroupant des universitaires français et étrangers, et des maîtres d’ouvrage. Et de poursuivre : « la Direction générale de la santé mène actuellement une réflexion nationale sur cette pratique afin d’identifier et maîtriser les enjeux sanitaires pouvant en découler : bénéfices sanitaires attendus (limitation de la formation de sous-produits de désinfection), risques associés, pertinence de définir des paramètres supplémentaires à suivre dans le cadre du contrôle sanitaire effectué par les Agences régionales de santé (ARS), etc. »

 

Pour mémoire, le projet du SEDIF « d’amélioration de la qualité de l’eau potable » fera l’objet d’un débat public, organisé sous l’égide de la Commission nationale du débat public (CNDP) dans les prochaines semaines.