Pourquoi l'eau a-t-elle un prix ?

L’eau qui tombe du ciel n’a pas de prix. Mais pour arriver au domicile, à tous les étages, sûre et disponible, 24h/24 et 365 jours/an, elle a mobilisé  du travail et de la rigueur, des investissements, de la recherche

Pour assurer le service public de l’eau potable à des millions d’habitants, un service continu et fiable, il faut des centaines de collaborateurs exerçant des métiers très divers : de la chimie à l’hydraulique, des travaux au traitement des demandes clients, de l’informatique industrielle à la gestion financière. S’ajoutent évidemment les coûts de fonctionnement des filières de potabilisation (produits de traitements, énergie…), ceux des matériaux et autres moyens matériels d’intervention et d’entretien du réseau, immobilier et mobilier, etc. 

Tout cela justifie que l’eau du robinet ait un coût.

Un principe : l'eau paie l'eau

L’eau est un service public local. La loi l’a confié aux communes qui peuvent se regrouper pour le gérer ensemble. C’est le cas du Syndicat des Eaux d’Île-de-France qui compte 133 communes. Cela permet de mutualiser les coûts et faire des économies d’échelle. Contrairement à d’autres services publics comme les transports, l’eau n’est pas subventionnée : la totalité des charges du service doit être couverte par le prix. L’impôt n’est pas sollicité, seul l’utilisateur de l’eau contribue selon sa consommation.

L’eau paie l’eau. Cela nécessite de la part du gestionnaire une gestion saine et attentive, une maîtrise de ses charges tout en veillant à la qualité du service rendu

La facture : comment ça marche ?

Quand l’usager règle sa facture d’eau, il paie plusieurs choses :

  • La fourniture de l'eau potable, responsabilité du SEDIF ;
  • La gestion des eaux usées (part appelée « assainissement », responsabilité des services locaux d’assainissement et du SIAAP sur la majeure partie du territoire) : collecte des eaux usées et leur dépollution dans les stations d’épuration avant retour dans les cours d’eau ;
  • Des taxes et des redevances pour divers organismes publics : agence de l’eau Seine-Normandie (AESN), Seine Grands Lacs, Voies Navigables de France (VNF) ;
  • La TVA collectée pour le compte de l’État.

Sur cet ensemble, la part eau potable représente moins d’un tiers !

Un service complet, de la ressource brute au robinet

Le prix de l’eau potable couvre un service qui va de la rivière ou du fleuve au robinet : prélèvement dans la ressource (la Seine, la Marne et l’Oise à 97 % pour le SEDIF), traitement de l’eau prélevée en eau potable, gestion et entretien du patrimoine (réseau de canalisations, usines, réservoirs, stations de pompage et de chloration…), acheminement jusqu’aux usagers, contrôle qualité et relation usagers, gestion des abonnés et de la facturation.

Le prix présenté ci-dessous est le prix moyen mensuel sur toutes les communes desservies par le SEDIF. La moyenne de chaque élément de prix est calculée par pondération au prorata des populations communales. La TVA appliquée à l’eau potable et aux redevances associées est de 5,5 %. Celle appliquée à l’assainissement peut être de 0 % ou 10 %, ce qui explique le taux moyen calculé de 6,5 %.

La référence de consommation de 120 m³ est fixée réglementairement pour faciliter les comparaisons entre services.

Le prix de l'eau
Lire la transcription

Le prix de l'eau au 1er janvier 2024, sur la base d'une consommation standard de 120 m³ par an, s'élève à 5 € TTC par m³ pour un ménage moyen, composé comme tel :

  • Part assainissement (collecte et traitement des eaux usées) : 2,46 € H.T. soit 49,2 % du montant global
  • Part Eau potable (abonnement compris, relevant de la responsabilité du SEDIF) : 1,55 € H.T. soit 31 % du montant global
  • Taxes et redevances (Seine Grands Lacs, agence de l'eau Seine Normandie, Voies navigables de France) : 0,66 € H.T. soit 13,3 % du montant global
  • TVA : 0,33 € soit 6,5 % du montant global

Le prix de l'eau en 20 ans

Comptant pour 45 % de la facture totale en 2003, le service de production et distribution d’eau potable n’en représente plus que 31 % au 1er janvier 2024. Depuis 2011, il demeure au 2ᵉ rang des coûts, derrière la part de l’assainissement qui compte désormais pour 49,2 % de la facture.

Comme la plupart des biens, la gestion de l’eau subit les variations du coût des matières premières, de l’énergie, des produits de traitement, des charges du service… Malgré tout, et bien qu’il ne bénéficie d’aucune subvention, l’évolution du prix de l’eau du SEDIF s’est toujours maintenue sous l’inflation ces vingt dernières années.

Cela est le fruit à la fois du volontarisme des élus, déterminés à préserver le pouvoir d’achat des usagers, et des gains d’efficacité du délégataire, qui ont permis un haut niveau de service au meilleur coût. Par deux fois même, en 2017 et 2020, le prix de l’eau a baissé. Le SEDIF a décidé une légère augmentation au 1er janvier 2023, du fait notamment de la hausse du coût des matières premières et de l’énergie, mais l’eau du SEDIF reste une des moins chères en Île-de-France.

Total de votre facture
+ 50,75 %
Part SEDIF
+ 3,5 %

Le saviez-vous ?

Le prix de l'eau demandé par le SEDIF est quasiment au même niveau qu'il y a 20 ans.