1,4-dioxane : l'eau du robinet peut être consommée sans risque

Dernière mise à jour :  lundi 10 juillet 2023
Laboratoire
Le laboratoire d'analyse de l'usine de Choisy-le-Roi (94).

Suite à la parution dans la presse d’un article du Parisien rapportant les résultats d’une étude de l’Anses, indiquant la présence d’un solvant le 1,4-dioxane dans plusieurs sites d’Ile-de-France, le SEDIF fait le point.

Des données parcellaires

Le 1,4-dioxane est utilisé comme stabilisant dans des solvants chlorés et comme solvant dans de nombreux produits, y compris des cosmétiques. Il a été classé par le Centre International de Recherche contre le Cancer (CIRC) comme pouvant être cancérogène pour l’homme (groupe 2B), mais ce caractère cancérogène n’a pu être parfaitement démontré. Cette molécule ne fait pas partie des paramètres réglementés dans l’eau potable en France et en Europe.

 

Pour cette étude exploratoire de l’Anses dont l’objectif est de rechercher la présence de contaminants émergents, afin d’évaluer l’exposition de la population à ces nouvelles molécules, le Laboratoire National d’Hydrologie de Nancy (LNH), mandaté par l’Anses, a réalisé des prélèvements à l’usine de Méry-sur-Oise le 11 octobre 2021, sur l’eau brute (rivière Oise) et l’eau produite par l’usine. Une concentration de 1,4-dioxane de 0,781 µg/L dans l’eau brute et de 0,408 µg/L dans l’eau produite ont été mesurées. Ces concentrations sont bien inférieures à la valeur guide recommandée pour l’eau potable définie par l’Organisation Mondiale pour la Santé (OMS) de 50 µg/L (plus de 120 fois plus).

 

Suite à ces résultats, le LNH a réalisé une seconde campagne de mesures le 2 mai 2023, qui n’a cette fois pas détecté le 1,4-dioxane, ni dans l’Oise, ni dans l’eau produite de l’usine de Méry-sur-Oise.

 

En l’absence de plus de données, il n’est pas possible de conclure sur la présence régulière ou ponctuelle de la molécule dans l’eau de Méry-sur-Oise. Aussi, le SEDIF a-t-il intégré dans son programme de recherche un suivi mensuel de ce paramètre sur les eaux brutes et produites de ses 3 usines de traitement d’eau superficielle (Choisy-le-Roi, Neuilly-sur-Marne et Méry-sur-Oise) et sur l’usine de traitement d’eau souterraine de Savigny-le-Temple pour documenter la fréquence d’apparition de cette molécule.

L'Osmose Inverse Basse Pression, une technique très efficace

Selon les premiers résultats, les performances d’abattement de l’usine de Méry-sur-Oise (filières conventionnelle et de nanofiltration est de 30% à 50%) et les premiers résultats des Études et Recherche réalisées au 1er trimestre 2023 démontrent un pourcentage d’abattement par les membranes d’Osmose Inverse Basse Pression (OIBP) de près de 90%.

 

Concernant la valeur de 4,8 µg/L évoquée dans l'article, elle ne concerne pas toute l’Ile-de-France et encore moins toutes les usines mais seulement un point d’intérêt mesuré dans le département des Yvelines, point d’intérêt lui-même sélectionné du fait de son emplacement géographique en lien avec une pollution aux solvants chlorés dans les années 1980. Cette valeur ponctuelle reste bien inférieure à la valeur recommandée par l’OMS.

Pas de crainte pour la consommation de l'eau du robinet

Enfin, sachez que si ces valeurs indiquaient un risque pour la consommation humaine, l’Agence Régionale de Santé (ARS) prendrait immédiatement un arrêté limitant ou interdisant la consommation de l’eau.

 

L’eau du robinet peut donc continuer à être consommée sans risque pour la santé.